L'histoire des seigneurs de Saint-Blimond
Durant plusieurs centaines d'années (peut-être un millénaire), une Famille de SAINT-BLIMOND était implantée dans le Vimeu. Sa présence est certifiée au delà du XIIe siècle.
Comme vous pouvez le voir dans notre article Blimond et les Origines du Village, ces seigneurs de Saint-Blimond se revendiquaient descendants d'un frère du moine qui a donné son nom à cette terre puis au village qui s'y est implanté.
Nous ne connaissons pas l'identité des premiers seigneurs du lieu qui auraient pu vivre du temps des Mérovingiens ou Carolingiens.
Le premier nom à apparaître et celui de Wautier de SAINT-BLIMOND en 1201. A partir de lui, ce sont 20 seigneurs qui se succéderont et qui au fil du temps agrandiront leurs domaines et ainsi deviendront des Marquis riches et puissants de Picardie. En 1820, cette famille s'éteindra dans le mariage de la dernière marquise avec le Prince de Berghes Saint-Winock.
Voici donc la liste de ces 20 seigneurs de Saint-Blimond qui se sont succédés de 1201 à 1820. Les noms en orange sont munis d'un lien qui vous emmènera sur leurs fiches Geneanet (site de généalogie) respectives. Vous pourrez aussi trouver sur ce site l'arbre de généalogie de cette famille un peu plus détaillé.
Les premiers seigneurs de Saint-Blimond connus
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Vautier (ou Wauther) de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Le premier seigneur de Saint-Blimond connu est mentionné dans une charte de l'Abbaye de Saint-Valery en 1201. Il avait pour épouse Alix du QUESNOY et eu au moins un fils.
Il a peut être participé à la Bataille de Bouvines le 27 juillet 1214 aux côtés du roi de France Philippe Auguste et de Guillaume de Ponthieu, commandant l'aile gauche de l'ost royal dont faisaient parti 40 chevaliers du Vimeu sous les ordres de Thomas de Saint-Valery.
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Guillaume de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Seul fils connu de Vautier, marié avec Isabeau de CAYEUX, il était seigneur vers l'année 1240.
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Jean de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Marié avec Élisabeth de CRÉCY, il est mentionné aux cartulaires de Noyelles-sur-Mer en 1293.
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Jean II de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Nous n'avons pas de renseignement sur ce seigneur, mais il eu un fils qui s'appelait lui aussi Jean, troisième du nom.
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Jean III de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Il est cité dans la liste de nobles convoqués pour la Guerre de 1337 (probablement la Guerre de Flandre) dans la catégorie « ceux à cheval montez et armez ». Qualifié de « Chevalier, sire de Saint-Blimond » dans une transaction du 13 août 1344, il était marié avec Jeanne de HESDIN et eurent au moins 3 fils. Le troisième, Esmond, fut l'ancêtre des futurs Seigneurs d'Offoël, petite seigneurie qui se trouvait à l'emplacement actuel du terrain de football et camping de Saint-Blimont.
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Vautier II de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Fils aîné de Jean III, il fut marié avec Pérette de VALIER, mais il mourut sans enfants. Ce fut donc son frère puîné qui lui succéda. Ayant vécu au commencement de la Guerre de Cent ans, il a peut-être était tué durant la Bataille de Crécy en 1346 qui fut une grande défaite pour la chevalerie française.
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Floridas (ou Floury) de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Deuxième fils de Jean III, seigneur du lieu vers 1380 et marié avec Marie de BIENCOURT. Il eut au moins 2 fils, dont le deuxième, Bar de SAINT-BLIMOND fut le fondateur d'une branche cadette dite de Ponthoile, suite à son mariage avec l'héritière de la Seigneurie de Ponthoile (cette branche s'éteindra en 1592).
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Olivier de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Fils aîné de Floridas, marié avec Honorée du BOS, il était qualifié de « Très noble, haut et puissant écuyer ».
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Olivier II de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Seul fils connu d'Olivier, il est plusieurs fois mentionné comme Capitaine de Saint-Valery, c'est à dire le commandant de la garnison de la ville fortifiée.
Il fut fait chevalier par le Bâtard d'Orléans (futur Comte de Dunois) lors de la Bataille de Mons-en-Vimeu, où il fut blessé, le 31 août 1421. Cette bataille est un épisode d'une guerre civile qui eu lieue dans le contexte de la Guerre de Cent ans, entre Armagnacs (fidèles au Dauphin Charles) et Bourguignons (alliés aux Anglais). Une bonne partie des capitaines dauphinois ayant participé à cette bataille se retrouveront dans l'épopée de Jeanne d'Arc quelques années plus tard.
Nous ne savons pas si Olivier II a continué la lutte après cette bataille (il a peut être participé au siège de Saint-Valery en août 1422).
Il eu de son mariage plusieurs enfants dont un cadet, Jean, fut chevalier de Rhodes, dans l'Ordre des Hospitaliers et fut tué en 1452 dans un combat contre les Turcs.
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Olivier III de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Nous n'avons pas d'information sur ce seigneur, il serait mort sans alliance ni descendance.
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Clément de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Deuxième fils d'Olivier II, seigneur de Saint-Blimond entre 1470 et 1498. D'abord marié avec Marie du QUESNOY en 1462, il épousa en deuxième noce Antoinette de VAUDRICOURT avec qui il eu entre-autre Adrien de SAINT-BLIMOND, qui a participé à la 1re Guerre d'Italie au côté du roi Charles VIII et fut fait Chevalier lors du Siège de Naples en 1495. Il commandait aussi les troupes françaises lors de la prise de Vérone et du Duché d'Urbino.
Seigneurs de Saint-Blimond, Gouy et Cahon
Suite au premier mariage de Clément avec Marie du QUESNOY, Dame de Gouy, leur fils aîné, Simon, prit le titre de Seigneur de Saint-Blimond Gouy et Cahon. Il s'installa au début des années 1500 au Château de Gouy, une grande ferme seigneuriale issue de sa famille maternelle.
A partir de ce seigneur, la Famille de Saint-Blimond commencera à prendre de plus en plus d'importance dans la noblesse picarde et acquerra, grâce aux mariages, de plus en plus de terres.
A gauche : Dessin de L. Gaillard réprésentant la sculpture qui se trouvait au dessus de la porte de la demeure seigneuriale de Gouy. On peut y reconnaître le blason de Saint-Blimond au centre. (Archives municipales d'Abbeville).
A droite : La sculpture aujourd'hui.
Ci-dessous : Le manoir de Gouy aujourd'hui, ayant connu peu de modifications depuis l'époque des seigneurs de Saint-Blimond.
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Simon de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Marié en 1501 avec Marie de LA TRANCHIE, il fut Chambellan (gentilhomme chargé du service de la chambre d'un monarque) de François, Duc d'Angoulême, qui deviendra en 1515, le roi François Ier. Simon mourut en 1523.
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Charles de SAINT-BLIMOND, Chevalier de l'Ordre du Roi
Fils aîné de Simon, Seigneur de Saint-Blimond, Gouy et Cahon de 1523 à 1540.
Il fut fait Chevalier de l'Ordre du Roi en 1539. Cet Ordre de chevalerie dit de Saint-Michel qui siégeait dans la grande salle du Mont-Saint-Michel sous la présidence du roi (François Ier en 1539) était composé à cette époque de 36 chevaliers. Cependant, Charles mourut en 1540, sans descendance.
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Nicolas de SAINT-BLIMOND, Écuyer
Deuxième fils de Simon, il succéda à son frère en 1540, mais ne lui survivra pas très longtemps puisqu'il serait mort en 1543 lors du Siège de Boulogne.
Cependant, nous avons ici un problème de date ; soit Nicolas est bien mort lors du Siège de Boulogne, mais ce dernier eu lieu de juillet à septembre 1544. Il est à noté qu'un cousin éloigné et homonyme, Nicolas de SAINT-BLIMOND de PONTHOILE (la branche cadette issue de Bar, deuxième fils de Floridas), commandait une compagnie de 100 hommes d'arme à cheval. Il participa au négociations de reddition de la ville, ce qui lui valu avec les autres commandants, une disgrâce.
En revenant à notre Nicolas, deuxième hypothèse, il est bien mort en 1543 mais lors d'un autre siège ou bataille. En effet, il aurait été capitaine d'une compagnie de 200 hommes de pied sous les ordres du Maréchal de Brissac qui attaquait en cette année les armées allemandes de Charles-Quint en Flandre.
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François de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Seul fils connu de Nicolas et de Catherine de HESDIN, il succéda donc à son père entre 1543 et 1544. Il se maria en 1562 avec Claude de SEMPY, Dame d'Ordre, Audinghem et Macquinghem (seigneuries du Boulonnais). Nicolas prit ainsi le titre de Premier Baron du Boulonnais, Seigneur de Saint-Blimond, Gouy et Cahon.
Il fut Guidon (capitaine) de 50 hommes d'armes sous M. de Rubempré, Gouverneur d'Abbeville. Il fut fait Chevalier en 1569 lors de la Bataille de Montcontour, épisode des Guerres de Religions entre catholiques et protestants. Il fut aussi l'un des membres fondateurs de la Ligue catholique, créée le 13 février 1577 à Péronne.
Il mourut le 17 octobre 1600 et fut enterré avec sa femme dans l'église de Cahon.
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André de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Fils aîné de François, Seigneur de Saint-Blimond, Gouy et Cahon (par son père), Baron d'Ordre, Seigneur d'Audinghem et Macquinghem (par sa mère) de 1600 à 1630. Il se maria avec Marguerite de SAVEUSE avec qui il eut trois fils.
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André II de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Fils aîné, il se maria avec Isabeau de FERTIN, veuve de César de BACOUEL, Vicomte de Saigneville, et héritière des seigneuries de Pendé, Sallenelles, Estrébœuf, Vron, Hénencourt, Avesnes et Frethun. De ce mariage naîtra André, troisième du nom, qui avec un tel héritage éleva la famille de SAINT-BLIMOND au titre de Marquis.
Les Marquis de Saint-Blimond
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André III de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Âgé de seize ans à la mort de son père en 1663, il devient Seigneur de Saint-Blimond, Gouy, Cahon, d'Audinghem et Macquinghem et Baron d'Ordre (par son père) et Vicomte de Saigneville, seigneur de Pendé, Sallenelles, Estrébœuf, Vron, Hénencourt, Avesnes et Frethun (par sa mère).
Tout d'abord élevé au Château de Gouy, il part le 15 janvier 1664 pour Paris pour commencer son éducation militaire. En janvier 1667, il quitte l'Académie et entre au Régiment des Gardes du corps à cheval, chargé de la garde du roi Louis XIV. En mai 1667, il participe à la Guerre de Dévolution en Flandre contre les Espagnols, Anglais et Hollandais ; il assiste notamment au Siège de Charleroi. A son retour en 1668, il souhaite prendre le commandement d'une compagnie de chevaux-légers sans succès. En mai 1673, las d'attendre, il remet sa démission et quitte l'armée. Il a vu durant ses campagnes en Hollande que la cavalerie était délaissée au profit de l'infanterie, plus adaptée aux nouvelles techniques de la guerre.
Il se maria en juillet 1679 avec Elisabeth LE TONNELIER de BRETEUIL et s'installa au Château de Pendé, qu'il a hérité de sa grand-mère maternelle. Ce château avait été restauré par un oncle de 1644 à 1654 et les contemporains le disaient « digne des environs de Paris », « l'un des plus beau de Picardie » ou encore « le château aux 365 fenêtres ». Il se trouvait à l'entrée du village en venant de Tilloy et fut détruit dans les années 1820. Nous pouvons toujours y voir aujourd'hui les anciennes écuries, ce grand bâtiment de briques et de tuiles qui nous accueil à l'entrée de Pendé.
C'est à partir de cette époque que la famille de SAINT-BLIMOND fut considérée comme très riche et les locaux disaient, pour designer un homme aux porte-monnaie bien rempli : « Il a les oignons de Monsieur de SAINT-BLIMOND ».
André fut créé Marquis par lettres patentes du roi, le 23 mai 1682 et il mourut le 20 janvier 1692. Son corps a été enterré dans l'église de Pendé (à côte de son château) et son cœur fut placé « dans une muraille » de l'église de Saint-Blimont le 27 mars suivant.
Acte de sépulture d'André III à Saint-Blimont :
" Le Vingt-septième jour de Mars de l'année 1692 a été enterré et mis dans une muraille de cette église le Cœur du Haut-puissant seigneur Messire André Marquis de St Blimond Chevalier Seigneur de Pendé Gouy Cahon et autres lieux décédé à Paris le vingtième jour de janvier dernier passé âgé environ de quarante ans. "
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Claude de SAINT-BLIMOND, Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis
Deuxième fils d'André III, né vers 1680, il fut maître-de-camp de cavalerie et reçu la distinction honorifique de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, remise « aux officiers les plus valeureux ».
Il se maria le 5 avril 1721 avec Jacqueline-Charlotte-Louise d'AUXY et partageait sa résidence entre le Château de Pendé et un hôtel à Abbeville, chaussée du Bois. Il mourut le 11 mars 1743 et fut « inhumé dans le sanctuaire du chœur de l'église de Pendé ».
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Jacques-Louis de SAINT-BLIMOND, Chevalier
Né le 13 mars 1730 au Château de Pendé, il fut comme son père et grand-père Marquis de Saint-Blimond, Vicomte de Saigneville, Baron d'Ordre, Seigneur de Gouy, Cahon, Pendé, Petit-Pendé, Sallenelles, Estréboeuf, Vron, Hénencourt, Avesnes, Frethun, d'Audinghem et Macquinghem. Il acquit la seigneurie de Friaucourt par son mariage avec Marie-Victime-Françoise de LAMIRÉ, le 18 février 1755. Ils n'eurent qu'une seule fille, Marie-Louis-Agnès de SAINT-BLIMOND, dernière du nom.
Capitaine de cavalerie au Régiment de Clermont-Tonnerre, il ne fera pas une longue carrière dans l'armée et se consacrera à l'administration de sa seigneurie, de ses vastes propriétés et de sa ferme.
Suite à la Révolution française de 1789, de l'abolition des privilèges puis de la monarchie suivie de l’exécution du roi Louis XVI, les derniers membres de cette famille de SAINT-BLIMOND quitteront la France pour se réfugier en Angleterre. Jacques-Louis prit ainsi le surnom de « l’Émigré ». Nous ne savons pas quand il revint à Pendé, peut-être pendant l'Empire ou lors de la Restauration sous Louis XVIII.
Dépossédé de ses biens durant la période révolutionnaire, le dernier Marquis et seigneur de Saint-Blimond mourut le 16 février 1820 en sa demeure d'Abbeville et fut inhumé dans l'église de Pendé.
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Marie-Louis-Agnès de SAINT-BLIMOND, Douairière
Fille unique de Jacques-Louis, née le 25 décembre 1755 , elle sera la dernière à porter le nom de SAINT-BLIMOND.
Marié à François-Désiré Prince de BERGHES ST WINOCK, ils eurent une fille le 1er octobre 1789, Marie-Louis-Amélie. Ils suivront Jacques-Louis en Angleterre et ils y eurent 2 autres fils. Son mari mourut en 1802 en Allemagne.
En 1825, durant la restauration de la monarchie, elle demanda une indemnisation suite à la confiscation des biens familiaux durant la Révolution. Elle reçu une somme de 773 382 Fr, soit la deuxième plus grosse indemnité du département.
Marie-Louis-Agnès finança les travaux d'agrandissement de l'église de Saint-Blimont en 1840 et la construction d'un bas-côté dédié au saint Blimond où furent déposées ses reliques. Sous ce bas-côté, une crypte fut construite à sa demande, et elle y fut inhumée à sa mort, le 24 février 1852, à l'âge de 96 ans. Elle sera rejointe par sa fille décédée le 12 mars 1875.
Ainsi s'éteint la famille des Seigneurs de Saint-Blimond, autrefois guerriers et valeureux combattants, qui au fil du temps, avec l'agrandissement de leurs biens et de leur fortune sont devenus de véritables propriétaires ruraux.
Et finalement, cette grande épopée familiale se termina là où logiquement tout a commencé. En effet, le lieu où s'est implanté le premier seigneur de Saint-Blimond, fut choisi par la dernière représentante pour y être enterré, juste au dessous des reliques du saint.
Réflexion sur le lieu d'habitation avant 1500
Comme nous venons de le voir, les seigneurs de Saint-Blimond habitaient à partir de 1500 jusque 1670 au Château de Gouy, qu'ils ont acquis par mariage (selon certaines sources, ils auraient acheté la seigneurie de Gouy à l'Abbaye de Saint-Valery qui en était propriétaire).
Puis, de 1670 à 1820, les Marquis de Saint-Blimond se sont installé au Château de Pendé, issu de la famille maternelle d'André III.
Par contre, nous n'avons aucune idée du lieu d'habitation de ces seigneurs avant le XVIe siècle. En toute logique, ils auraient dû habiter à Saint-Blimont, seule terre qu'ils possédaient à cette époque. Cependant nous n'avons aucun vestige ou document qui révèle l'emplacement de cette demeure seigneuriale, l'époque étant trop lointaine.
Pour nous aider dans notre réflexion, nous pouvons regarder la géographie de notre village.
Depuis les années 1400, Saint-Blimont s'est agrandie en absorbant plusieurs petits hameaux. En effet avant la Révolution, en plus d'Offeu, Elincourt et Ebalet, qui existent toujours aujourd'hui, il était mentionné deux autres hameaux :
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Offoël : petite seigneurie dont le « château » se trouvait à l'emplacement actuel du stade et du camping, et dont l'entrée principale donnait rue des Vérolles, en face de l'usine Dény. Un chemin qui existe toujours aujourd'hui, nommé le Voyeul, continuait cette entrée pour rejoindre Arrest. Quelques habitations se sont construites autour de ce lieu.
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Huchenneville : nous avons peu d'information sur ce hameau ; d'après Rémi DIMPRE dans son livre, Histoire de Saint-Blimont et des villages alentours, il se situait route d'Arrest que l'on appelle le Bout de Haut. Nous pouvons lire sur un acte de décès de 1776, la mention « hameau d'Ouchenneville », certifiant que ce hameau n'est pas un mythe.
Le village « primitif » de Saint-Blimont était donc composé des rues actuelles de l’Église, des Écoles (jusqu'à la placette), de l'Abreuvoir, des Juifs et Mourette ; c'est à dire toutes les rues qui rejoignent l'église. Nous pouvons déjà conclure que cette demeure seigneuriale se trouvait dans cette partie du Village.
En allant plus loin, nous pouvons nous demander si notre village ne s'est pas construit autour de cette maison seigneuriale (là où se sont installés les premiers seigneurs du lieu), et indirectement autour de l'église qui faisait partie du domaine.
Comme nous pouvons le voir dans notre article L'église et la tour de St Blimont, avant 1680 l'église ressemblait plus à une chapelle avec à côté d'elle une tour de guet (qui est devenue depuis le clocher). Nous pouvons donc imaginer que cette tour, qui daterait du XVe ou XVIe siècle, serait le vestige de l'habitation des Seigneurs de Saint-Blimond qui à leur départ pour Gouy en 1500, aurait été transformée en une Tour de guet suite à une ou plusieurs destructions à cause de la Guerre de Cent ans (1337-1543) ou Franco-bourguignonne (1471-1475).
Cet édifice se trouve d'ailleurs sur un petit relief entouré de la rue de l'Abreuvoir. Serait-ce alors les traces d'une Motte féodale, lieu où habitait les seigneurs et dotée d'une chapelle castrale ?
De plus, selon certains riverains, un souterrain passerait à proximité de l'église ; serait-ce ici l'un de ces souterrains qui reliés les châteaux entre-eux ou une simple cavité naturelle ?
Bien sûr tout ceci n'est qu'hypothèse et imagination ...
Sources
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Nobiliaire de Picardie, M. HAUDIQUER de BLANCOURT (1693)
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Tablettes historiques, généalogiques et chronologiques, M. CHASOT de NANTIGNY (1757)
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Dictionnaire généalogique, héraldique et historique - Tome VI (1761)
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Nobiliaire du Ponthieu et Vimeu, Marquis de BELLEVAL (1871)
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Dictionnaire de la noblesse - Volume 18, de LA CHENAYE-DESBOIS et BADIER (1873)
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La jeunesse d'André de SAINT-BLIMOND, Société des Antiquaires de Picardie (1928)
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Arbres généalogiques de la famille de SAINT-BLIMOND, Généanet